War Haiku.

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World War I

Le Haïkaï Français

Bibliographie et Anthologie par René Maublanc
Le pampre, no. 10/11, 1923, pp. 1-62.

GEORGES SABIRON. - Poussière de poème, dans la Vie de Mars 1918.
GEORGES SABIRON, soldat au 149e d'Infanterie, lut et apprécia Sages et Poètes d'Asie et les Cent Visions de Guerre. Il écrivit ces haïkaï dans les tranchées où quelques mois après, il fut tué. Ses haïkaï, par l'originalité de leur pensée et de leur vision, par la sureté de leur rythme, comptent parmi les meilleurs qu'on ait écrits en français.

Trou d'obus où cinq cadavres
Unis par les pieds rayonnent,
Lugubre étoile de mer.
L'obus en éclat
Fait jaillir du bouquet d'arbres
Un cercle d'oiseaux.

Georges Sabiron - 1918.

Enterré par l'obus,
Entendre, loin, crier:
Il est mort !
On le ramasse, mourant,
Et le major dit: «Foutu!»
Ses paupières s'ouvrent!

Maurice Gobin - 1917.

Montmartre, tes lumières, tes femmes
Aux jambes tièdes et douces...
Depuis hier la pluie crépite sur la tente!
Un trou d'obus
Dans son eau
A gardé tout le ciel.
A un nuage qui bougeait au fond d'une mare
J'ai crié: Qui va la?
Il était loin déjà.

Maurice Betz - 1921.

Thanks to Gabor Terebess.